Vocageek #4 : la blockchain c’est quoi ?
Voici notre Vocageek n°4 avec un mot que que l’on trouve de plus en plus souvent dans les médias, la blockchain. Mais, qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Et pourquoi est-ce important ?
L’explication du fonctionnement de la blockchain n’est vraiment pas chose aisée. Mais, beaucoup de nos échanges futures vont reposer sur cette technologie et il nous a paru important d’en faire un Vocageek. Notre explication est sûrement imparfaite mais permet de comprendre la philosophie d’ensemble.
Découvrir tous les Vocageeks
Qui a inventé la blockchain ?
La blockchain est une technologie informatique qui a été inventée en 2008 par un certain Satoshi Nakamoto, quelqu’un que personne n’a jamais vu ! C’est lui qui a inventé le Bitcoin, la célèbre cryptomonnaie qui repose sur la blockchain.
Comment définir la blockchain ?
C’est une technologie complexe à expliquer et à comprendre ! On peut dire qu’il y a autant de définitions que d’articles qui en parlent. Disons que c’est un protocole informatique crypté qui s’assure qu’une information existe bien (par exemple, qu’une personne dispose d’une somme d’argent).
Ce protocole permet de créer des bases de données transparentes, sans organe de contrôle et infalsifiables. Elle permet de placer sa confiance non pas dans un intermédiaire classique (par exemple, une banque pour une transaction financière) mais dans un réseau d’ordinateurs connectés les uns aux autres.
Et comment cela fonctionne ? Le site Blockchainfrance.net explique pour sa part que la blockchain « constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne ».
Il existe des blockchains publiques, ouvertes à tous, et des blockchains privées, dont l’accès et l’utilisation sont limitées à un certain nombre d’acteurs. Une blockchain publique peut donc être assimilée à un grand livre comptable public, anonyme et infalsifiable.
Pourquoi c’est une révolution ?
La blockchain va changer la manière dont nous échangeons des informations qui ont beaucoup de valeurs, comme le transfert d’argent, le vote électronique ou une transaction immobilière. Les champs d’exploitation sont immenses. Surtout, la blockchain permet de supprimer des intermédiaires tout en sécurisant les échanges. C’est pourquoi le secteur financier si intéresse tant.
Facebook l’a bien compris. L’entreprise veut démocratiser massivement l’usage des cryptomonnaies. Elle a décidé de lancer Libra, une cryptomonnaie qui permettra de transférer de l’argent à partir de Facebook Messenger ou de WhatsApp, et cela sans passer par une banque grâce à la blockchain. Mais, beaucoup d’États et d’organismes financiers sont méfiants face à ce projet, voire contres. Son lancement en 2020 est remis en cause.
Voici maintenant deux vidéos sur la blockchain et le Bitcoin. La première, d’1 jour, 1 question est une introduction simple. La suivante, par la chaîne Cookie connectée est beaucoup plus complète tout en étant très pédagogique.
C’est quoi Libra, la cryptomonnaie de Facebook
Non, Facebook ne lance pas vraiment son Bitcoin ni va remplacer les États et les banques centrales dans la création d’une monnaie globale. La révolution est ailleurs. Libra pourrait démocratiser massivement l’usage des cryptomonnaies, grâce notamment à la force de frappe que représentent les 2,3 milliards d’utilisateurs des services de Facebook qui pourront y avoir accès. Mais, son arrivée pose encore une fois la question du contrôle des données personnelles.
Lancée en 2020, Libra permettra de transférer de l’argent avec Facebook Messenger ou WhatsApp, ou à partir d’une application dédiée, baptisée Calibra. À terme, bien d’autres plates-formes numériques, et même les commerçants, pourront utiliser Libra. Si l’entreprise de Mark Zuckerberg assure l’infrastructure technologique, c’est un consortium de 100 membres fondateurs qui va contrôler cette nouvelle monnaie d’échange via une fondation indépendante. Déjà, 28 membres sont connus dont des structures financières comme Visa ou Mastercard.
Libra ne sera pas vraiment un nouveau Bitcoin. La blockchain, le protocole crypté qui s’assure que les libras concernés existent bien, et qui garantit le transfert, sera fermé, contrairement aux cryptomonnaies traditionnelles. L’objectif est de permettre ainsi des transactions immédiates. Autre différence, pour éviter toute spéculation, la valeur d’un libra sera définie à partir d’un panier de devises dont a minima l’euro, le dollar et le yen. Le libra sera donc une monnaie hautement administrée, adossée à une réserve de devises dont la parité devrait toujours rester la même.
Libra permettra de rendre les transactions instantanées et peu coûteuses, à l’inverse des systèmes actuels de transfert d’argent. Libra pourrait bénéficier aux populations installées dans des zones faiblement bancarisées, mais équipées de téléphones mobiles, comme en Inde ou sur le continent africain. Il reste la question de la protection des données personnelles. Facebook assure que les données financières de Libra seront séparées des données sociales. Sur ce sujet, comme pour la cryptomonnaie elle-même, il faudra faire confiance aux 100 membres du consortium, des acteurs privés soumis à aucun contrôle démocratique ni étatique. Le principal frein à l’adoption par le grand public de Libra pourrait venir de là…