Vocageek #12 : Low-tech, ou comment faire mieux avec moins
Quelle place pour les technologies dans le monde de demain ? La réponse pourrait venir du low-tech (littéralement « basse technologie »), une manière d’utiliser les technologies d’une manière plus durable et responsable.
Faisons-nous un bon usage des moyens numériques que nous avons à notre disposition ? On nous promet des mondes virtuels sans limite, des voitures électriques bourrées d’électronique, des débits toujours plus élevés… À quand la 6G, le 16K ou l’iPhone XXLpro max ? Contrairement à ce que tentent de nous convaincre les géants du web et de l’électronique dans leurs publicités, le monde numérique n’est pas sans limite et devra s’adapter aux ressources de notre planète. Et si on faisait mieux avec moins ? C’est tout l’enjeu des technologies low-tech.
La définition de la low-tech
La low-tech se caractérise par la mise en œuvre de technologies simples, peu onéreuses, accessibles à tous et facilement réparables. Elle fait appel à des moyens courants et localement disponibles (dont la réutilisation ou le recyclage d’objets et/ou de matériaux usuels). Elle s’appuie sur le concept d’innovation frugale, qui consiste à répondre à des besoins déterminés par des solutions technologiques les moins sophistiquées et les moins coûteuses possibles, sans pour autant faire de concession sur le niveau du service rendu.
Pourquoi la low-tech ?
La démarche low-tech questionne en premier lieu les besoins. À quel point le recours aux technologies est-il indispensable ? Elle permet une réappropriation des outils, parce qu’ils sont moins complexes, et favorise la créativité humaine. D’une certaine manière, la démarche low-tech remet la technologie à sa juste place. Elle cherche son utilisation juste et suffisante.
Plus largement, elle accompagne une critique de la société de consommation et de la surproduction, alors que les impacts environnementaux de la high-tech sont de plus en plus visibles (exploitation démesurée de matériaux rares, obsolescence programmée, surconsommation d’énergie, génération excessive de déchets…)
Qu’est-ce qu’un objet low-tech ?
Comment définir un objet low-tech ? Inutile de dire que le dernier iPhone, une console de jeux ou même une voiture électrique Tesla ne sont pas du tout low-tech ! Trois critères sont nécessaires pour définir un objet comme low-tech. Il doit être réparable, recyclable et viable dans le temps :
- Réparable car il doit être facile d’entretien et réparé et entretenu localement. Cela implique un fonctionnement simple et compréhensible par le plus grand nombre.
- Recyclable car on doit pouvoir récupérer un maximum de ressources au moment du recyclage.
- Viable, car il doit utiliser le moins de ressources possibles pour livrer une empreinte environnementale la plus faible possible.
Quelles applications concrètes ?
La low-tech peut s’appliquer dans de nombreux domaines ; le numérique, le bâtiment, l’énergie, l’agriculture ou la mobilité… Elle privilégie l’esprit du « do it yourself » (« fais-le toi-même »).
Dans le numérique, par exemple, elle promeut l’utilisation de logiciels libres, de réseaux Internet autonomes ou l’utilisation de systèmes d’exploitation qui permettent de continuer à utiliser de vieux ordinateurs. On peut aussi mobiliser la low-tech pour fabriquer facilement un four solaire, une éolienne domestique pour créer de l’électricité ou un réflecteur de chaleur pour les radiateurs de la maison. Même ton skateboard peut être considéré comme un moyen de te déplacer low-tech !
- Pour tous savoir sur la low-tech, un site incontournable : lowtechlab.org/fr
- À regarder cette vidéo de la chaîne YouTube Low-tech Lab te présente les principes de la low-tech :