Safer Internet Day 2021 : sensibilisation à l’heure de la Covid-19
Chaque année, le Safer Internet Day propose de nombreuses animations, des ateliers et des ressources autour des bonnes pratiques numériques. Cet événement commence le mardi 9 février 2021 et se prolonge tout au long du mois. On t’en dit un peu plus !
Pour en apprendre plus sur cette journée de sensibilisation aux usages du numérique à l’heure de la Covid-19, on a eu la chance de faire un entretien avec Axelle Desaint. C’est la responsable de Internet Sans Crainte, le programme national de sensibilisation des jeunes à une meilleure maîtrise de leur vie numérique et coordinateur de l’événement.
En quoi consiste le Safer Internet Day ?
« Le Safer Internet Day est la journée internationale de sensibilisation aux usages du numérique à destination des élèves, des familles, des professionnels de l’éducation et de la protection de l’enfance. Pour sa 18e édition, le Safer Internet Day aura lieu le 9 février 2021 et sera dédié à l’impact de la Covid-19 sur les usages numériques des jeunes. Internet Sans Crainte, coordinateur pour la France de cet événement va proposer des outils et des kits clé en main pour sensibiliser les publics jeunes. Pour cet événement, nous sommes associés avec Net Ecoute et Point de Contact.
Cette année, l’impact de la Covid-19 sur les pratiques numériques des jeunes sera finalement le sujet principal du SaferInternet Day.
« Parmi le flot d’articles parus depuis mars, une étude nous a particulièrement intéressée : Covid-Ecrans-En-Famille menée par Catherine Dessinges (Université Jean Moulin Lyon 3) et Orélie Desfriches Doria (Université Paris 8). Dans cette enquête*, les parents évoquent un temps d’écran moyen quotidien de 7 h pour les 6-12 ans sur la période d’école à la maison (contre 3 h en période scolaire normale). Passer 7 h devant un écran peut vraiment avoir des effets délétères… Les enfants se sont retrouvés seuls plus longtemps et de nouveaux usages se sont révélés.
Avez-vous des exemples de ces nouveaux usages ?
« Les enfants, au collège notamment, ont largement utilisé l’application WhatsApp sans pour autant en maîtriser tous les codes. Rappelons que dans ses conditions générales d’utilisation (les CGU), l’application est théoriquement interdite aux moins de 16 ans. Des groupes WhatsApp de classe se sont cependant organisés. Les parents ont souvent autorisé l’utilisation de cette application, car beaucoup d’entre eux l’utilisent aussi. Ils ont ainsi l’impression de mieux contrôler ce que font leurs enfants. Discord est une autre application que les jeunes ont utilisée. Initialement, elle était surtout utilisée pour échanger entre passionnés de jeux vidéo multijoueurs. Mais, avec les périodes de confinement, des groupes de classe se sont également formés sur cette plateforme.
Quels sont les effets positifs et négatifs sur les comportements numériques des jeunes au cours de cette année « Covid-19 » ?
« Le confinement a permis aux familles de passer de bons moments pour jouer ensemble. De nouveaux liens intergénérationnels se sont créés grâce au numérique. Le problème est que les codes pour échanger ne sont pas forcément maîtrisés, que cela soit par les jeunes ou par les adultes. Le principal effet négatif est le temps consacré devant les écrans. Outre l’impact de la lumière bleue sur la vision, ce qui pose problème est l’usage passif des écrans, souvent autocentré sur les mêmes sujets.
Quels conseils pouvez-vous donner aux parents?
« Il ne faut pas que les parents culpabilisent ! La période que nous avons vécue a été particulièrement compliquée pour tout le monde. Il faut que les parents aident leurs enfants à gérer leur temps d’écran, sans que cela soit conflictuel. Une solution est que chaque membre de la famille estime son temps d’écran. La plupart des appareils disposent d’un outil de mesure du temps d’écran qui permet de voir réellement le temps consacré à nos occupations numériques. Ensuite, on compare en famille les résultats. C’est un bon moyen pour engager la conversation ensemble en comparant l’estimation initiale et la réalité. Autre conseil, stopper au maximum les notifications pour reprendre le contrôle sur les outils numériques et limiter le stress, notamment quand on reçoit des notifications sur l’actualité. Enfin, il faut leur apprendre, le plus tôt possible, à bien gérer leur identité numérique et leur faire prendre conscience des traces numériques qu’ils laissent, qui va les exploiter et pourquoi.
* : à lire l’article sur cette enquête dans le cahier des parents du n°3 de Geek Junior (NDLR).
Ce qu’il faut retenir
- Safer Internet Day débute le 9 février et se prolonge tout le mois
- Rends le jour J sur le site d’Internet sans crainte
- Découvre tous nos articles sur la Safer Internet Day en cliquant ici