Retour à Tamioka (BD) : deux enfants en zone radioactive
Cet album raconte le voyage d’un frère et d’une sœur dans la zone interdite de Fukushima au Japon. Une bande dessinée qui mêle yôkai, radioactivité et résilience !
Comment surmonter le traumatisme à la suite d’une catastrophe et d’un deuil ? Deux enfants vont chercher des réponses en partant à l’aventure dans un road trip qui vont les emmener dans leur village natale près de Fukushima. Une belle histoire où l’imaginaire permet de surmonter bien des blessures.
L’histoire :
Osamu a 9 ans et il est orphelin. Avec sa sœur de trois ans son ainée, il vit chez sa grand-mère. Il se tient loin des humains depuis qu’ils ont fui Tomioka après l’accident nucléaire de Fukushima. Il préfère rester dans son monde imaginaire avec ses amis les yôkai. Mais, quand sa grand-mère décède, Osamu ne peut se résoudre à l’enterrer loin de leur maison. Il convainc sa sœur Akiko de fuguer pour déposer ses cendres au pied de l’autel familial, au cœur de la zone interdite. Commence alors un voyage semé d’embuches.
Pourquoi le lire ?
- Découvrir les conséquences de la catastrophe de Fukushima
- Comment surmonter le deuil quand on est un enfant ?
- La solidarité et l’entraide, des sentiments plus forts que tout !
3 questions à Laurent Galandon, auteur du scénario :
Comment est venue cette volonté de parler de la catastrophe de Fukushima ou plutôt de « l’après » ?
Souvent, lorsqu’advient une catastrophe, l’attention se focalise sur le moment. Les séquelles produites par ces événements dramatiques sont rarement évoquées. Pourtant, les corps et les lieux portent durablement leurs stigmates. À Fukushima, la vie continue : une vie bouleversée par l’obligation d’abandonner ses biens, ses terres et ses animaux ; par la disparition de ses proches. C’est de cette matière qu’est né Retour à Tomioka.
Pourquoi avoir évoqué le surnaturel pour parler de cette catastrophe et de ses répercussions ?
Le surnaturel est essentiellement présent à travers les yôkai. Ces personnages surnaturels font partie intégrante de la culture japonaise. Dans cette histoire, si certains yôkai sont directement issus des légendes japonaises, le principal est « inventé » : c’est l’émanation de la radioactivité. Cette dimension fantastique permet de donner une forme graphique à l’invisible.
Pourquoi avoir voulu t’adresser aux jeunes à travers cette histoire ?
Retour à Tomioka n’est pas un plaidoyer antinucléaire, mais une invitation au débat et à la vigilance, un outil de réflexion supplémentaire. Par ailleurs, cet album aborde également les thématiques du deuil et de la résilience. Ou, plus universellement, comment on se reconstruit après une catastrophe.
- Lire un extrait ici.
- Scénario : Laurent Galandon
- Dessin : Michaël Crouzat
- Éditeur : Éditions Jungle
- 104 pages
- Prix : 19 €
Que s’est-il passé à Fukushima ?
La catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011, causée par un séisme suivi d’un tsunami, a entraîné la fusion des cœurs de trois réacteurs à la centrale de Fukushima Daiichi. Elle a libéré des radiations, provoqué des évacuations massives et a eu un impact environnemental majeur sur la région.
Les yôkai, c’est quoi ?
Les yôkai (妖怪) sont des créatures surnaturelles très présentes dans la culture japonaise. Le terme yôkai peut se traduire par « esprit, démon ou fantôme ». Il en existe une grande variété, allant du plus effrayant au plus loufoque. Le folklore japonais compte des centaines de yôkai.