Question média : c’est quoi la post-vérité ?
Quand la vérité compte moins qu’un bon récit… Alors que la vie politique et démocratique s’agite en France, Geek Junior te décrypte un concept venu de l’autre côté de l’Atlantique, la post-vérité.
Comment définir la post-vérité ?
La post-vérité est définie comme une distorsion délibérée de la réalité. En d’autres termes, la post-vérité est la manipulation des croyances et des émotions dans le but d’influencer l’opinion publique et l’attitude des individus.
Dans ce contexte, les gens sont plus influencés par leurs sentiments et par ce qu’ils veulent croire, plutôt que par les preuves. Ce phénomène a été amplifié par les réseaux sociaux, où les informations peuvent se propager rapidement sans vérification.
Autrement dit, dans l’ère de la post-vérité, la réalité des faits devient insignifiante, le plus important étant de proposer un récit cohérent qui suscite l’intérêt des foules.
Les caractéristiques clés de la post-vérité
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- Il y a une indifférence généralisée envers les faits vérifiables au profit de versions alternatives confortant les opinions préexistantes
- Les algorithmes des médias sociaux renforcent ce phénomène en créant des « bulles de filtres » personnalisées
- La complexité du réel est simplifiée à l’extrême, au détriment de la nuance
- Les mots sont vidés de leur sens, nous rendant indifférents à toute vérité. Ce qui est dit n’a plus d’ancrage dans le réel.
Pourquoi la post-vérité est-elle un danger pour la démocratie ?
La post-vérité remet en cause la notion de vérité objective et scientifique. Sans hiérarchisation des valeurs et des faits, tous les propos se valent. Elle participe à l’essor de théories du complot, fausses nouvelles et désinformation.
La conséquence est une fragilisation du débat public et de la démocratie, qui reposent sur un socle de vérités partagées. Elle remet également en cause la confiance de la population dans les médias et les journalistes.
À l’origine du mot
La post-vérité est un concept forgé dans les années 1990, et qui s’est largement répandu depuis 2016, année où il a été désigné « mot de l’année » par le dictionnaire Oxford. Depuis, il est régulièrement utilisé pour remettre en cause certains propos de personnalités publiques ou pour s’interroger sur la qualité du débat démocratique.