C’est quoi la biométrie et pourquoi est-elle déjà partout dans nos vies ?
La biométrie est de plus en plus présente dans nos vies quotidiennes. Elle facilite nos pratiques numériques, notamment pour remplacer nos mots de passe. Mais, elle est aussi critiquée, comme outil de surveillance de masse de la population.
Comment définir la biométrie ?
Selon la CNIL, « La biométrie regroupe l’ensemble des techniques informatiques permettant de reconnaître automatiquement un individu à partir de ses caractéristiques physiques, biologiques, voire comportementales. Les données biométriques sont des données à caractère personnel, car elles permettent d’identifier une personne. Elles ont, pour la plupart, la particularité d’être uniques et permanentes (ADN, empreintes digitales, etc.) ».
Un critère biométrique doit présenter quatre propriétés pour être utilisable en tant que tel :
- Universel : on doit le retrouver pour chaque être humain ;
- Unique : chaque être humain doit être le seul à posséder la caractéristique mesurée ;
- Mesurable : il faut être capable de mesurer et de décrire avec précision la caractéristique ;
- Permanent : il ne faut que la caractéristique change avec le temps.
La biométrie, ce n’est pas nouveau !
Les géants de l’informatique nous vendent la biométrie comme une innovation. Or, dès la préhistoire, de nombreux hominidés utilisaient le contour de leur main peint sur les parois des cavernes pour indiquer leur présence ou signer leurs œuvres. Les empreintes digitales sont utilisées depuis plus d’un siècle. Le 16 octobre 1902, Alphonse Bertillon, directeur du service parisien d’identité judiciaire, résout une affaire d’assassinat grâce aux empreintes de doigts laissés par le meurtrier sur la scène de crime. C’est une première en France. Depuis, d’autres techniques biométriques se sont déployées pour devenir désormais omniprésentes dans notre quotidien.
Gravures rupestres de la grotte d’Altamira (Espagne). Crédits : Lhfage – English Wikipedia
Les géants de l’informatique nous vendent la biométrie comme une innovation. Or, dès la préhistoire, de nombreux hominidés utilisaient le contour de leur main peint sur les parois des cavernes pour indiquer leur présence ou signer leurs œuvres. Les empreintes digitales sont utilisées depuis plus d’un siècle. Le 16 octobre 1902, Alphonse Bertillon, directeur du service parisien d’identité judiciaire, résout une affaire d’assassinat grâce aux empreintes de doigts laissés par le meurtrier sur la scène de crime. C’est une première en France. Depuis, d’autres techniques biométriques se sont déployées pour devenir désormais omniprésentes dans notre quotidien.
Selon Hyundai, son UV électrique Genesis GV60 sera la première voiture de série au monde à utiliser la biométrie du visage pour le déverrouillage des porte.
À quoi servent les données biométriques ?
Elles servent à identifier une personne et à l’authentifier. L’identification répond à la question : « Qui est cette personne ? ». Elle consiste donc à retrouver une donnée biométrique parmi celles d’un grand nombre de personnes au sein d’une base de données. L’authentification permet de répondre à la question : « Est-ce bien M. X ? ». Elle consiste à vérifier qu’une donnée biométrique, qui peut par exemple se trouver dans la carte à puce d’un passeport, est bien la même que celle de la personne qui détient le passeport.
Pourquoi un tel succès ?
Ces dernières années, l’Intelligence Artificielle (IA) a considérablement renforcé la précision de la biométrie. Les progrès des capteurs et des caméras utilisés pour capturer les données biométriques a permis également d’améliorer la précision. La biométrie est ainsi devenue une technologie mature et facilement déployable sur de nombreux appareils, dont bien sûr les smartphones.
Les trois technologies biométriques les plus couramment utilisées sont la reconnaissance des empreintes digitales, de l’iris et la reconnaissance faciale, car elles allient efficacité, fiabilité et facilité de déploiement et d’utilisation. Mais d’autres technologies font leur apparition comme le réseau veineux des doigts, l’acoustique de l’oreille ou même peut-être pour bientôt l’haleine !
Téléphones mobiles, véhicules intelligents, identité civile (passeports et cartes d’identité), sécurité publique et cybersécurité… Les usages sont multiples. En situation de mobilité l’authentification biométrique est plus simple que de saisir un mot de passe complexe plusieurs fois par jour.
La biométrie est-elle vraiment sûre ?
L’authentification biométrique aide à prévenir l’usurpation d’identité en permettant à une personne souhaitant accéder à un compte ou à un appareil de prouver qu’elle est bien qui elle prétend être. Voler les données biométriques d’une personne à son insu, puis les reproduire de façon à pouvoir les utiliser pour effectuer une transaction est bien plus complexe que de voler et d’utiliser un mot de passe. Cependant, ce n’est pas impossible. Des hackers ont déjà réussi à le faire. En effet, la plupart des caractéristiques biométriques sont publiques directement ou indirectement, via les traces qu’on laisse. Des bases de données regroupant des informations biométriques ont également déjà été piratées.
Biométrie, un outil de surveillance ?
Dans un rapport de septembre 2022 sur « le droit à la vie privée à l’ère numérique », le bureau des droits humains de l’ONU affirme que la plupart des autorités continuent à utiliser des systèmes de surveillance biométrique, « malgré l’absence de base légale ». La collecte et l’analyse automatisée de données à grande échelle et les vastes bases de données biométriques mettent en danger, selon l’ONU, le droit à la vie privé. Dans le même temps, le Parlement européen peaufine actuellement le projet de règlement sur l’intelligence artificielle (IA). Les eurodéputés souhaitent notamment l’interdiction de tous les usages biométriques de l’IA. Cela n’a pas empêché le gouvernement français de devenir le premier pays d’Europe à légaliser la surveillance biométrique automatisée, une technique déjà utilisée par la Chine à grande échelle.
