Vocageek #11 : C’est quoi une cyberguerre ?
La tentative d’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a fait apparaître dans l’actualité un terme que l’on pensait réservé plutôt à des récits d’anticipation, la cyberguerre. Mais, à quoi correspond-elle concrètement ?
La définition
La cyberguerre est une attaque électronique contre des systèmes informatiques pour les utiliser comme moyen de propagande et de désinformation, ou pour paralyser les activités vitales d’un pays. On parle aussi de guerre cybernétique ou de cyberdéfense. Les attaques informatiques peuvent prendre des formes diverses et sont orchestrées par un État et ses services de renseignement, par une organisation terroriste ou des activistes. Ces actions de cyberguerre peuvent accompagner un conflit armé, visent à éliminer ou rendre inopérant des menaces ciblées ou sont utilisées dans le cadre d’opérations d’espionnage.
La cyberguerre est déjà là
L’explosion des réseaux de communication et notamment d’Internet constitue de nouvelles menaces pour la sécurité des pays. Désormais, tout est connecté : une banque, un hôpital ou même un satellite. Autant de cibles potentielles pour des attaques numériques. En matière de cyberguerre, trois types de menaces existent : la manipulation, l’espionnage et la destruction.
Pour manipuler l’opinion, les États mobilisent souvent de faux comptes sur les réseaux sociaux. Par exemple, cela peut s’avérer efficace pour faire pencher la balance vers un candidat ou un autre lors d’une élection.
Il est également possible de causer des destructions via les réseaux de communication. La plus connue reste le virus Stuxnet, lancé en 2010 par les États-Unis et Israël contre l’Iran. Objectif : mettre hors service les centrifugeuses qui permettent l’enrichissement de l’uranium destiné à l’arme nucléaire que Téhéran souhaite développer.
Dans le domaine de l’espionnage, Edward Snowden a révélé en 2013 l’existence d’un vaste réseau de surveillance baptisé PRISM, piloté par la NSA, l’une des agences de renseignement des États-Unis. Plus récemment, des journalistes ont révélé l’existence du logiciel espion Pegasus, développé par le groupe israélien NSO, qui permet de récupérer les messages, photos, contacts, et d’activer à distance les micros d’un smartphone. Plusieurs états l’ont acheté, notamment pour espionner des dirigeants politiques de leur pays ou d’autres pays.
Et pour l’avenir ?
La guerre en Ukraine montre qu’il faut prendre la cyberguerre au sérieux. Le 24 février 2002, une « panne » frappait le satellite KA-SAT. Ce satellite dessert notamment l’Ukraine où ses utilisateurs se sont retrouvés privés de connexion. Dans le même temps, en France, les dysfonctionnements de KA-SAT ont occasionné des coupures d’accès Internet pour des dizaines de milliers d’abonnés à NordNet. En Allemagne cette fois, des opérateurs ont perdu le contrôle manuel de quelque 6 000 éoliennes.
L’armée française a confirmé que les dysfonctionnements étaient le résultat d’une cyberattaque. Bien qu’elle n’ait pas été officiellement attribuée, de fortes suspicions pèsent sur la Russie.
À regarder
Pour aller plus loin, regarde la vidéo « Cyberdéfense, nouvelle arme géopolitique » disponible sur la chaîne YouTube de Lumni :